Carnet de route

2018 Mont Rose

Sortie :  Alpinisme Estival du 22/06/2018

Le 14/07/2018 par Nouzieres Serge

Sortie du 22 juin au 28 juin au Mont rose

 

Ca y est !

Après presque deux ans d’attente et une première tentative avortée pour cause de mauvais temps, nous voilà enfin partis pour cette semaine de rando glaciaire sur le massif du Mont Rose. A priori rien de très technique, mais il nous faudra surtout encaisser le changement d’altitude car on compte monter assez vite pour profiter au maximum des sommets. Pour JC ce sera à priori la dernière grande course haute altitude (plus de 4000). Pour moi ce sera la première. Un beau passage de relai !

Mais à J-1, petite frayeur : Le premier refuge du séjour est complet (normalement à cette saison il n’y a pas grand monde, donc on n’avait pas réservé trop en avance). Finalement la situation se débloque le jour du départ en fin de matinée !

-Vendredi 22 juin

Départ de Cellettes à 17 h. Après quelques heures passées sur la route, nous nous arrêtons pour un bivouac « sauvage » sur le plateau de Retors (sortie Les Neyrolles) vers 23h. On trouve un bout de chemin plat sur le bord de la route dans un lacet. La nuit est presque tombée : on jette nos tentes « 2 secondes » et dodo.

-Samedi 23 juin

Réveil vers 6h, mini petit dej et on replie les tentes. Tiens le slogan « 2 secondes » ça ne marche pas vraiment au repliage de la tente … Puis reprise de la route et  arrivée à Gréssoney la Trinité à 11h30. Cool on a 2 h d’avance sur le prévisionnel. D’après JC, à cette époque il n’y a pas grand monde … mais surprise le parking est bondé. Tant pis on se gare sur le bas côté et on casse la croute. On prend les télécabines à 12 h 30 pour la Punta Indren (3275m) avant que ça ferme (à 13h). Et là, re-surprise : JC a oublié de prendre ses guêtres. On réfléchit quelques minutes au bricolage qu’il va falloir inventer à base de ruban adhésif pour les remplacer mais on se dit que c’est finalement plus prudent qu’on s’arrête avant la seconde remontée (il y en a 3) et qu’il redescende les chercher. JC se fait donc un petit aller-retour supplémentaire rapidos, avant que les remontées ferment. Une fois les guêtres récupérées, on reprend notre ascension mécanique à temps car ils ferment les remontées juste derrière nous. De la punta Indren, nous entamons la montée au refuge Gnifétti (3647m), tranquillement (environ 400m de dénivelé). Début d’acclimatation en terrasse avec une petite bière. Le refuge est immense mais bondé : on compte plus de 200 personnes à table le soir ! (on l’apprendra en fin de séjour, il y avait une étape d’une grande course de ski alpinisme ce WE là).

-Dimanche 24 juin

Réveil à 5h pour une petite montée d’acclimatation à la pyramide Vincent (4215 m). On laisse partir les convois de cordées devant nous car on va y aller tranquillou. Bien sûr on a très mal dormi (voire pas dormi) à cause de l’altitude (on s’est quand même pris 3500m la veille). A 3900, JC va pas fort : soufle très court et il sent qu’il s’endort en marchant. On n’arrive pas à boire : les tuyaux des poches à eau sont gelés malgré la protection (mais c’est vrai qu’il fait froid : j’ai 1 polaire et 2 doudounes !). On décide de redescendre. Finalement on croise une cordée qui retourne au refuge et du coup accompagne JC sur sa redescente. Nous repartons donc avec JEF vers le sommet de la pyramide Vincent. A 4100, c’est moi qui n’en peut plus. Je souffle comme un train à vapeur et on est obligé de s’arrêter tous les 20 pas pour que je reprenne ma respiration. Heureusement JEF est très patient ! Les derniers 50m me semblent durer des heures, mais on finit par arriver au sommet. Quelques graines, une pâte de fruit (mais toujours pas d’eau) et retour au refuge Gnifétti. C’est carrément plus tranquille : on n’est plus que tous les trois dans la chambre (contre 15 la veille). Le repas se fait presque en intimité, à côté du bar. Début du mal de crâne qui ne va pas me lâcher du séjour ! On achète nos bouteilles d’eau pour le lendemain et dodo (enfin on essaie).

-lundi 25juin

Grasse mat : on se lève à 6 h. On se donne la journée pour monter au refuge Margherita qui est au sommet de la Signalkuppe 4554 m (907 m dénivelé). Mes camarades m’offrent le privilège de prendre la tête, c’est cool. A la montée on remarque que les crevasses à peine visibles la veille commencent à s’ouvrir. En dehors du mal de crâne et du manque d’air, cette montée est de toute beauté. En plus il n’y a presque personne et le soleil resplendit. Les nuages arrivent en fin de montée avec le vent. Pas grave il n’y a plus que 100 m à faire. On arrive au sommet un peu après midi. Et là, l’altitude se rapelle à moi : je n’ai plus d’appétit. Mes graines ne me font pas envie du tout ; Heureusement JEF a du saucisson et JC partage son orange. Etrange : on n’a plus du tout envie de boire des bières (c’est nul le mal des montagnes !). L’après midi sera donc consacrée à faire la sieste et prendre des photos. Le soir trop de nuages pour bien profiter du coucher de soleil, dommage. Par contre le repas est royal avec fruits et légumes. A 4554 m d’altitude c’est quand même un must.

-Mardi 26 juin

Re grasse mat, enfin plutôt « comatage ». C’est dur : JEF a pas dormi de la nuit. Moi je suis content j’ai dormi 4 h. On se presse pas car le programme sera léger : on est un peu trop entamés physiquement et il y a trop de vent pour tenter la pointe Dufour. Du coup on se contentera de la montée à la pointe Zumstein (4563). On attend que le soleil se lève (ça réchauffe) en admirant la dissipation de la mer de nuages. On y va tranquille et j’ai encore le droit de mener la cordée (ok ils prennent aucun risque vu qu’il n’y a ni crevasse ni risque d’avalanche et qu’on y voit à 150km à la ronde). Au sommet on est rejoint par un couple suisse qui nous propose une bière. Fidèles à notre réputation de sobriété nous déclinons l’offre pourtant si généreuse. Après nos traditionnelles mais néanmoins généreuses embrassades, nous retournons à Margherita pour poursuivre notre acclimatation. Un peu de siestes de lecture et beaucoup de dolipranes aspirine nous amènent jusqu’au soir. Là encore c’est festival culinaire.

En fin de soirée, les gardiens (un italien et un népalais) sympathisent avec le groupe d’allemands assis à coté de moi. Pour fêter la joyeuse ambiance et un anniversaire, ils apportent une superbe bouteille de liqueur (de je ne sais pas où). Je pratique un repli stratégique. Nous les entendrons jusque tard dans la nuit … mais c’est pas grave puisqu’on arrive pas à dormir de toute façon !

-Mercredi 27 juin

Tient ce matin il n’y a que le gardien népalais au petit déjeuner et il a l’air un peu à la bourre. Je ne vois pas non plus nos camarades allemands …

Nous entamons notre descente au refuge Gnifétti en passant par la pointe Parrot (4432). C’est une jolie petite course d’arrête. « Petite » course d’arrête pour mes compagnons de cordée, mais moi ça m’impressionne un peu (pourtant la pente n’est qu’à 45°). Bien sûr j’ai un crampon qui se détache pendant la montée histoire de me donner quelques sueurs. Mais c’est encore une fois un vrai plaisir. Puis nous recommençons à descendre heureux et à nouveau pleins de motivation. Nous enchainerons finalement les différents petits sommets de la crête frontalière :  Ludwigshohe (4341) Corne noire (4322) Corne Balmen (4167). C’est facile, il n’y a pas de gros efforts à faire. Ce n’est pas très glorieux mais ça remplira bien nos listes de courses à JEF et moi pour pouvoir passer l’init alpi. Du coup on fête ça : on peut enfin boire notre petite bière en terrasse au refuge. Le soir, nouvelle nuit au refuge Gnifétti.

-Jeudi 28 juin

Descente  à Gréssoney La Trinité, en direct pour JC et  via la pointe et le couloir Gordiani pour JEF et moi. J’ai enfin bien dormi et je n’ai plus mal à la tête : dommage c’est maintenant qu’on rentre ! On commence par descendre dans un petit couloir de glace. En bas, JC nous confirme gentiment qu’on manque un peu de pratique d’école de glace (traduction : on a l’aisance de deux pingouins).

JEF, n’a pas super bien dormi. Cette fois c’est lui qui a du mal. Alors je me souviens du premier jour et de la patiente montée à la pyramide Vincent : cette fois c’est à moi d’encourager mon pote à aller jusqu’au bout. On laisse les sacs et on attaque le couloir. Après quelques heures d’efforts nous parvenons enfin à notre dernier sommet. Et voilà, un dernier regard sur ce magnifique paysage et il faut redescendre.

On aura une fois encore la dernière remontée mécanique de la matinée (comme à l’aller).

On retrouve JC en bas, et on se fait un petit picnic avant de reprendre la route du retour.

Arrivée à 22h30 à Cellettes, les yeux encore plein de belles images, le cœur joyeux et la tête pleine de bons moments.

Vivement la prochaine course. Ça tombe bien JC a finalement un nouveau projet : la Jungfrau …

Sergio







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