Carnet de route

Cascade de glace

Le par GIROUARD Hélène

Pelvoux, petit village apparemment bien tranquille, mais à y regarder de plus près, une drôle d’activité règne ici à l’Eychauda, camp de base de nombreux glaciéristes et d’Hélène BOURNEIX, super organisatrice du stage cascade, qui nous attend, piolet à la main.

C’est mon premier stage de cascade de glace et déjà, le matériel à trimballer en dit long sur l’harnachement futur. Organisation d’enfer oblige, les groupes sont rapidement constitués et nous partons à Aiguilles, cascade ensoleillée, née de l’ingéniosité d’un guide qui a posé un tuyau en haut du rocher et laisse couler l’eau de temps en temps -c’est sympa le bouleau de Guide - Ceux qui nous suivront les 6 jours, Sylvain Rivoire, un champion de la glace et le fameux Eric des Ecrins,  seront bien occupés avec un groupe de 24 ; pas de quoi se loger tous dans la même cascade avec des niveaux bien différents, du débutant à l’expert, avec une formation diplômante à la clef pour certains.

Piolets à la main, crampons au pied et visières ou lunettes, « nous ressemblons à des insectes » me dit Thérèse ; premiers pas en moulinette, test de tenue sur les pointes, test sur piolets, déplacements, brochache, tout un programme. Il faut ancrer le piolet jusqu’à ce qu’il fasse « tchok » et ne plus le bouger (sinon ça le déloge) un vrai bouleau de précision et un gros travail sur la confiance en soi. Bah ! pour les crampons, c’est une autre histoire et se coller à la glace pour ne pas se sentir trop en dévers aussi.

Le soir, j’avoue que je me sens un peu en compote, c’est super physique, je ne sais pas si je vais tenir les 3 jours… et puis, déjà, il y a l’ambiance, l’on se connaît presque tous et au fond les bons gestes viennent aussi en les faisant. Un mot d’ordre : « pas de découragement » !

Les styles sont bien différents, en tout cas, il y a du spectacle : entre Lolo tout en blanc qui grimpe en élégance, nettoyant la glace en nous balançant des assiettes pour poser ses piolets et Bertrand très rock’N’roll et bariolé en orange, vert, violet, avec un planté de piolet impressionnant, et des déplacements bien solides, (on sent la force et l’aisance).

Ensuite nous partons au Fournel et là nous commençons à avoir un aperçu de la vraie cascade. La glace est très différente et avec les bossettes, il y a moyen de se poser ; évidemment c’est du 2 ou du 3, les cotations n’ont rien à voir avec la grimpe, nous sommes tout de même sur de la glace. Le lendemain nous constituons une cordée de filles à Ceillac dans EASY RIDER, ça aussi c’est rock’N roll non ? Super ballade avec Hélène et Thérèse dans une cascade de deux longueurs. Finalement, c’est sympa la cascade.

Passage obligé à Freissinière, « le Temple de l’escalade de Glace » wouah ! mais comme son nom l’indique, la température est de moins 11°C ce matin ! mais Sylvain est un guide sympa, et il nous dirige tout de suite en face Sud vers « Tahiti douche » qui passe au soleil l’après midi. Et là après une bonne caillante c’est carrément dans la glace fondante et ensoleillée que nous finissons cette journée. Que du bonheur.

Le dernier jour nous retournons à Ceillac où tant de cascades d’une très grande pureté et qui élèvent le sens de l’esthétique attendent d’être grimpées ; mais, il faut le dire, c’est un sport exigeant. Nous partons dans une cascade de 300 m « les formes du chaos », stupéfiante de beauté du bas jusqu’en haut et là je m’y retrouve vraiment, comme en grande voie mais sur la glace, avec des passages magnifiques sur l’eau, sur la cloche qui fait « dong,  dong », dans la cordée de devant il y a Pierre et Bruno, et au tirage au sort, je me retrouve avec Christian (instructeur de Beaugency) qui a une idée en tête. Nous partons en traversée, arrivons dans une grotte formée entre la glace et le rocher, l’on voit même l’eau couler sous la glace, il y a des dentelles et des drapés, le tout d’une blancheur immaculée, c’est tout simplement stupéfiant et irréel aussi ! C’est là, dans cette ambiance que je vais faire ma première longueur en tête, très abordable pour me retrouver vraiment seule à chercher l’itinéraire et me mettre en  confiance.A la fin l’on ressort de ce rêve blanc tout déboussolé, tout transformé aussi par tant de beauté, et d’élégance.

En un mot, « Allez-y voir ». Merci à Hélène, Christian et à nos guides de m’avoir permis de découvrir ce rêve blanc.                              

                                                            Hélène







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